Book ou ebook : lequel choisir pour l’environnement ?

livre ebook

Vous avez tous sans doute déjà entendu parler des ebooks, vous en lisez peut-être de temps en temps, il est même possible que vous possédiez un Kindle ou un i-Pad. Dans ce cas vous avez certainement entretenu l’inévitable débat book/ebook. Vous pouvez répondre du tac au tac au bibliophile, opposer l’élégance de la tablette au charme du papier, mettre en avant la modernité de l’objet, bref, le défendre bec et ongle. Ou au contraire l’achever si vous êtes plutôt le bibliophile évoqué plus haut.

Qu’en est-il des caractéristiques environnementales des deux concurrents ?

Pour un peu plus de clarté, il faut préciser que l’ebook est un fichier informatique et qu’il nécessite un support pour être lu.

La question n’est donc pas la pollution occasionnée par le fichier en lui-même mais par le support sur lequel on le lit. Vous pouvez lire des ebooks sur votre ordinateur, sur un iPad ou sur une tablette de lecture : le fameux Kindle d’Amazon et bien d’autres modèles made in Sony, Samsung, Bookeen, Pocket book, etc.

Dans cet article je vais mettre de côté l’ordinateur et l’iPad, pour une raison bien simple : ces deux objets ne servent pas uniquement à lire des ebooks. Je n’ai jamais vu quelqu’un acheter un ordinateur ou un iPad uniquement pour lire ce type de fichier et je ne pense pas me tromper en disant que ça ne doit pas arriver souvent.

Voilà qui nous laisse donc aux prises avec la tablette de lecture, un objet qu’on achète exclusivement pour lire des ebooks et qui, paraît-il, va remplacer le bon vieux livre papier d’ici à la prochaine décennie. Et si nos éditions sur papier velin étaient plus écologiques que la tablette ?

Quelques éléments de comparaison …

Livre Ebook

Consommation d’eau

Mauvais point pour l’industrie du papier. Selon Terra Eco, la fabrication d’un livre classique nécessite 78 fois plus d’eau que la fabrication d’un e-book.

Consommation de ressources rares / fossiles

La batterie de la tablette est composée de métaux rares, comme le coltan et le lithium, quant à l’écran tactile il demande de l’oxyde d’indium-étain.
On utilise donc des ressources non régénérables, sans compter que l’exploitation minière est une des principales causes de déforestation. Ces minerais rares sont en outre responsables de tensions géopolitiques, en particulier en Chine et au Congo.

Et pour les livres papiers ? Bonne nouvelle, un arbre c’est renouvelable !
D’ailleurs, on n’utilise pas tout l’arbre pour fabriquer du papier. Seulement les produits inutilisables en scierie, et les autres résidus.

Renouvelable, mais quel temps de régénération ? Cela dépend du type de coupe, c’est pourquoi des organismes tels que le FSC et le PEFC garantissent une coupe et un entretien des forêts garantissant un renouvellement rapide, ainsi que la protection de l’écosystème environnant. Vous pouvez chercher les sigles, ils sont présents sur les livres et autres produits provenant de forêts gérées par ces organismes.

Consommation d’énergie et rejet en carbone

Il existe désormais des livres électroniques à faible consommation d’énergie, grâce à la technologie Mirasol (affichage sans rétro-éclairage, lisible en plein soleil).
Pas mal, mais peut mieux faire. Une étude réalisée par la société Carbone 4 pour Hachette Livre, révèle en effet qu’une tablette de lecture dégage 250 fois plus de CO2 par an qu’un livre papier. Il faudrait lire au moins 80 livres numériques par an pendant trois ans avec la même liseuse pour que l’impact d’un livre numérique soit égal à celui d’un livre papier ! (données confirmées par l’Ademe)

D’autre part, la technologie du cloud computing (stocker les données _ l’ebook_ en ligne plutôt que sur un ordinateur ou une tablette) se révèle très gourmande en énergie. Pas de bol, c’est justement une des pistes d’avenir pour l’ebook (déjà utilisée par Google et iBis Reader).

Possibilités de recyclage

Le recyclage du papier est aujourd’hui bien maîtrisé. On estime qu’en France, les papiers et cartons récupérés représentent 53 % des quantités de papier produites.
Il en va autrement du recyclage du matériel, nettement insuffisant.

Une autre option de recyclage ? La revente. Et là, nouvel échec pour l’ebook, il ne peut pas toujours être revendu, pour des questions de droits des produits digitaux (DRM).

Verdict ?

En fait un ebook c’est génial. Tant qu’on n’achète pas de tablette électronique pour le lire !

Effectivement, lire un ebook sur votre ordinateur personnel, que vous n’avez sans doute pas acheté pour l’occasion, c’est une économie incroyable d’eau et d’énergie.

Si vous craquez quand même pour la tablette, gardez tout de même à l’esprit que son impact environnemental se compense au bout de trois ans (pas question donc de remplacer l’objet à chaque Noël) et à la condition que vous soyez un (très) grand lecteur.

Quant aux inconditionnels du papier, ils gèreront leur impact écologique en découvrant les bibliothèques et bouquinistes de leur quartier, en participant à un réseau de bookcrossing et/ou en pensant au papier recyclé et aux normes FSC et PEFC pour leurs achats de livres neufs.

Bien entendu, reste la question de la lecture : lire sur son ordinateur et tenir un bouquin dans son canapé, ça n’est pas la même chose…

Alors il faut privilégier les livres d’occasion, la bibliothèque, les vides grenier, …

Bonne lecture !

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