La grande distribution veut récupérer le marché du bio

marché bio

Manger bio ou local n’est plus, depuis quelques années, le seul apanage des classes supérieures ou des gens aisés. Les classes dites « populaires » ou moins fortunés ont aussi pris conscience de l’importance de consommer « responsable » en évitant au maximum les produits truffés de pesticides et autres conservateurs chimiques pour préserver leur santé et le bien-être de la planète.

Cette prise de conscience a été clairement identifié par les géants de la grande distribution. Super U, Carrefour ou Leclerc ont tous des rayons de plus en plus fournis dédiés aux produits bio, locaux ou issus du commerce équitable. Leclerc a même ouvert il y a quelques temps un magasin entièrement consacré au bio à Saintes en Charente-Maritime. Les filières spécialisées comme la Biocop vont subir une forte concurrence dans les années à venir.

Consommation en hausse

D’après le premier Baromètre de la transition alimentaire que Fairtrade/Max Havelaar France, dévoilé le 26 novembre, 67% des français ont consommé au moins des produits bio une fois par semaine.

Dans l’Hexagone, le bio engendre un chiffre d’affaire de 8 milliards d’euros dont la grande distribution se partage pas moins de 46%.

Cette manne financière s’explique par les tarifs extrêmement attractifs que propose la grande distribution sur les produits « responsables » ainsi qu’un marketing continuel au travers de prospectus comme le catalogue Super U, qui mettent en avant les aliments issus de l’agriculture biologique ou produits localement.

Le reste du chiffre d’affaire se partage à 36% dans les magasins dédiés comme la Biocoop ou Bio c’Bon, 13% pour la vente directe producteur-consommateur, et 5% pour les cavistes et bouchers.

La grande distribution ouvre des magasins spécialisés

Le consommateur qui achète du bio ou du local manifeste sa volonté de recourir à une alimentation saine issue d’une agriculture qui respecte les normes environnementales et le bien-être de la planète.

Il souhaite par ailleurs, lorsqu’il se rend aux horaires d’ouverture d’un Super U, trouver des produits qui ne sont pas suremballés.

C’est pour satisfaire ces exigences, par forcément parce qu’ils ont augmenté leur conscience écologique, que les industriels essayent de se mettre au pas et de correspondre à l’air du temps.

En ouvrant des magasins spécialisés dans les produits « responsables » la grande distribution veut rattraper son retard et grignoter les parts de marché détenues par les labels indépendants.

Actuellement c’est le réseau des Biocoop, implanté en France depuis plus de 40 ans, qui est le leader avec 530 points de vente. Sur le podium des indépendants on trouve ensuite La Vie Claire qui possède 320 points de vente et en troisième position Biomonde avec 200.

Le groupe Casino a, quant à lui, préféré s’afficher sous l’enseigne Naturalia avec 150 magasins sur le territoire.

Carrefour a, pour sa part, ouvert son premier Carrefour Bio en 2013 à Paris et compte à présent une vingtaine de magasins dans la capitale.

Auchan aussi a mis la main à la patte en ouvrant à Lille son premier Auchan Bio en novembre 2018.

Enfin Intermarché s’est attaqué aussi au marché en investissant dans le réseau Comptoir de la Bio.

Toutes ces évolutions vers une offre de plus en plus « verte » et « responsable » semblent aller dans le bon sens. Reste à savoir si les standards de production et qualité resteront aussi élevés ou s’ils vont petit à petit se dégrader sous la pression de la grande distribution plus soucieuse de son chiffre d’affaire que de la santé des consommateurs.

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