Ecologie du temps : un mode de vie

ecologie du temps

Je lisais il y a peu un petit livre sur le temps* :  « L’art du Temps » de Jean-Louis Servant-Schreiber, la première bible de la gestion du temps, aujourd’hui égalée/dépassée par la méthode GTD (« Getting Things Done ») de David Allen. C’est une sorte de manuel pour réapprendre à maîtriser la gestion de son agenda.

Question toute bête, vous lecteurs qui me lisez en ce moment, combien de fois cela vous est-il arrivé de vous dire que vous manquiez de temps, que les journées étaient trop courtes pour tout ce que vous avez à y mettre ? Vous sentez-vous régulièrement débordé ?

Permettez-moi tout d’abord de vous féliciter et de vous exprimer ma plus grande admiration si vous avez répondu « jamais » à mes deux questions. Cela n’a rien à voir avec le développement durable, me direz-vous.

Le temps et la nature

Pour tout vous dire, j’ai remarqué un passage de ce livre dans lequel l’auteur compare le temps à la nature. Pourquoi ? Parce que les deux sont des ressources non renouvelables.

Cela ne nous avancerait pas à grand-chose si la réflexion s’arrêtait là. Ce qui est intéressant c’est de constater que ces ressources sont toutes les deux exploitées à outrance. Mettre une pression extrême sur un écosystème pour le rendre plus « productif » (agriculture intensive à la campagne) ou sur nos emplois du temps dans le même but (journée de travail de 8h + passer à la pharmacie + aller chercher les enfants à l’école + repas + boulot + dodo) c’est finalement sensiblement la même chose.

Le temps et la nature sont « gaspillés » sans qu’on en profite vraiment pour ce qu’ils ont à nous apporter …

Pourtant, suivant le principe selon quoi ce qui est rare est précieux, le temps et la nature sont inestimables puisque ce sont des ressources non renouvelables. On n’a jamais qu’une planète, et qu’une vie pour en profiter. Alors à quoi les sacrifie-t-on ? Qu’est-ce qui pourrait être encore plus précieux ? On cherche à augmenter la « productivité » d’un écosystème ou d’un employé.

Qu’y a-t-il à la clef ? L’argent.

L’argent est très pratique, l’argent va nous servir à acheter ce que nous ne produisons plus nous-mêmes : nos vêtements, nos meubles, notre nourriture. Nourriture et vêtements qui auront eux-mêmes été produits en gaspillant les ressources naturelles. Ouh le vilain cercle vicieux !

temps

De même, nous gaspillons une grande partie de nos journées. Ensuite, nous acquérons avec l’argent ainsi gagné des objets à leur tour terriblement chronophage. Parfois nous n’avons même pas besoin de ces objets !

Le temps gaspillé

Avez-vous pensé au temps que vous avez passé à rechercher, acheter, monter le vélo d’appartement / appareil à smoothie / smartphone parfait, avant de vous rendre compte que vous n’aurez jamais le temps de vous en servir vraiment, ni même de lire la notice ?
Pardon si vous ne possédez aucune de ces trois choses. Mais nous avons tous au fond de nos placards ou dans nos cartons un de ces objets qui représente du temps et de l’argent gâché.
(Et si l’on se rappelle que cet argent représente aussi le temps passé à le gagner, alors l’objet représente deux fois plus de temps gâché)

Ne vous méprenez pas, ceci n’est pas une critique du système monétaire. Je ne tiens pas à revenir au troc (quoique cette perspective intéresse certains de mes amis). La seule question porte sur notre système de valeur. Pourquoi placer une ressource certes intéressante mais renouvelable (l’argent) avant des ressources extrêmement rares et précieuses (le temps et la nature) ?

L’écologie du temps

Heureusement, il est possible de retrouver une gestion saine de la nature, tout comme du temps. Tim Feriss a d’ailleurs gagné des millions en expliquant à ses lecteurs comment il avait réussi à passer à « la semaine de 4 heures » (titre de son best-seller) tout en voyant la productivité de son entreprise augmenter de façon exponentielle. Jean-Louis Servant-Schreiber a pour sa part trouvé le rythme de vie qui lui permettait de s’épanouir en prônant « l’écologie du temps ».

Finalement, que peut-on en conclure ? Chaque lecteur se fera son idée, bien sûr.
Personnellement « l’écologie du temps » a changé ma façon de voir le développement durable.

Cela me fait penser que, quand on parle d’écologie, on peut aussi voir au-delà du « trier ses déchets, planter un arbre ». On peut essayer de repenser notre façon de voir dans son ensemble et appliquer ce principe dans chaque aspect de notre vie.

Le développement durable, ce n’est pas une mode, c’est un mode de vie.

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